(Source : "Une municipalité sous le Premier Empire : Lyon, 1805-1815", par Jean-Philippe Rey, Lyon 2010)

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ROSIER DE MAGNEUX (Denis du), Saint-Martin de Boissy, 9 novembre 1759 – (?), 22 août 1813.

Domicile politique à Lyon (place Sainte Clair). Propriétaire.

La famille des seigneurs de Magneux-le-Gabion, dans la région de Feurs, est très ancienne, probablement anoblie par lettres patentes du duc de Bourbon en 1523 et confirmée comme d’ancienne noblesse en 1654. Elle a vraisemblablement beaucoup souffert de la Révolution. Denis du Rosier de Magneux est, lorsque survient celle-ci, le seigneur en titre de Magneux et le co-seigneur de Montbrison (avec François Thoynet de Bigny) : un fief valant près de 5 000 livres en rentes féodales. Il a perdu son père HenryFrançois une quinzaine d’années auparavant et sa mère, Éléonore Du Myrat de Vert-pré, a épousé en secondes noces le capitaine de cavalerie et chevalier de Saint-Louis MarieClaude de Nompère de Moncorbier (1780).

Notre personnage épouse à Saint-Martin de Boissy le 22 octobre 1782 Catherine de Valence de Minardière, fille de feu Antoine, chevalier, seigneur de Minardière et bailli d’épée du duché de Roannais et de Marie-Spirite Marchand de Champrenard. Ensemble, ils ont quatre enfants. Entré à l’âge de treize ans aux Gardes françaises dont il devient officier, il comparaît aux assemblée de la noblesse du Forez. Il désapprouve les réformes lorsqu’elles menacent la monarchie. Il offre sa démission de capitaine de cavalerie quand se profile la République. Suspect sous la Terreur, il s’installe à Lyon pour s’abriter. Il est à noter qu’il ne participe pas aux combats du siège où l’un de ses cousins, Jean-Baptiste-François du Rosier de la Varenne, ancien page de la comtesse d’Artois et capitaine de cavalerie lui aussi, trouve la mort le 9 vendémiaire an II (30 septembre 1793).

Il accepte de faire partie du conseil municipal de la ville de Lyon dès la période du Consulat et le demeure après l’instauration de la mairie unique et ce, jusqu’à la veille du second renouvellement. Il assiste à soixante-cinq séances de 1805 à 1811. Il devient également un temps maire de Roanne où il exerce par intérim les fonctions de sous-préfet. Il est par ailleurs nommé député du Rhône au Corps législatif par le Sénat conservateur (10 août 98 1810) et il y siège jusqu’à sa mort (1813). Deux mois avant sa mort, le 19 juin 1813, Denis du Rosier de Magneux est fait baron de l’Empire. Son titre est assorti d’un majorat formé par des terres situées à Viry (arrondissement de Nevers) d’un revenu de 5 800 francs.

L’Empire lui est favorable. Alors que ce ci-devant gentilhomme forézien, acquéreur de biens nationaux dans la Loire pour plus de 4 500 francs en 1791, n’acquitte que 429 francs de contribution en l’an XIII, ses revenus annuels sont estimés à 30 000 francs en 1809. À sa mort, en 1813, il laisse un mobilier estimé à 14 237,50 francs ainsi que 20 000 francs de valeurs mobilières. Il laisse surtout deux maisons situées sur les quais du Rhône, probablement quai Saint Clair, d’une valeur globale de 90 000 francs et des parts du théâtre de la Comédie (Grand théâtre) d’un revenu tout à fait conséquent de 8 000 francs (il s’agit d’une participation des 5 seizièmes).

Il faut savoir distinguer notre personnage de son frère cadet, Charles-Gustave (1772-1861), qui figure parmi les soixante de la Loire.

Sources...

• AN, AFIV 1427.
• ADR, 106 J (dossiers bleus, vol.15), 1 M 110, 3 Q 17/200.
• AML, 1217 WP 030-034.
• BARROUX, M., PRÉVOST, M., Dictionnaire de biographie française, Letouzey, 1933 et suiv., t. XII, p.796.
• KILBOURNE, L. J., Grands notables du Premier Empire, n°16 : Loire, Saône-et-Loire, Éditions du C.N.R.S., 1987, p.26-27.